Témoignage pour Louis Ronan, victime de la route
Témoignage à la mémoire de Louis, victime d'un accident de la circulation le 10 mai 2013.
Louis presque 21 ans a perdu la vie le 10 mai 2013
Mon fils Louis Ronan allait fêter ses 21 ans. Il était brillant, mais surtout, il était gentil et très respectueux des autres. C'était un être fédérateur qui travaillait sans cesse à réunir les gens. Il aimait la famille. Il aimait les copains. Et tout le monde l'aimait.
Il conduisait des motos depuis l'âge de 16 ans. Depuis deux ans, il faisait partie d'une association, la CASIM 22, Chaîne d'Amitié pour la Sécurité et l'Information des Motards en Côtes d'Armor au sein de laquelle, il allait devenir moniteur de prévention routière.
Il était prudent sur la route. Quand on lui disait « Fais attention à toi », il répondait « Je fais attention aux autres. » Quand il prenait un passager, il l'équipait de la tête aux pieds. Quand il voulait utiliser la puissance de sa belle moto jaune, il allait sur circuit.
Il a fait des milliers de kilomètres en moto. Il a pourtant été tué à 2 km de chez nous par un inconscient au volant de son tracteur. Il est mort sur le coup. Son passager, Guillaume âgé de 18 ans, est décédé quelques heures plus tard.
L'agriculteur a dit le jour du procès : « Je ne l'ai pas vu, je me croyais tout seul sur la route ».
Je me croyais tout seul sur la route... Imbécile.
Cet homme, coupable de deux homicides a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 1000€ d'amende. On s'est retrouvés devant un procureur laxiste et un tribunal pire encore.
En Côtes d'Armor, les agriculteurs, au volant de leurs puissants tracteurs assassins tuent impunément. Nous, nous avons pris perpétuité de chagrin. Impossible pour mes filles d'être heureuses sans leur petit frère. Impossible pour nous de vivre sans notre fils chéri, sans notre petite perle. On survit n'importe comment.
On t'aime Louis Ronan.
Louis ronan 20 ans et son camarade Guillaume 18 ans. Le conducteur d'un tracteur, agriculteur de son état, n'a rien vu et se croyait seul sur la route. Ainsi, la bêtise, l'aveuglement et l'égoïsme de cet individu ont coûté la vie à deux jeunes hommes, les privant de leurs avenirs et leurs projets. Les familles de ces deux garçons sont désormais détruites, anéanties par le chagrin...
Il y a nos poèmes qui saignent,
Il y a ce choix qu’on n’a pas,
Et tout ce qu’on regrette.
Il y a l’horrible qui règne,
Il y a la douleur et la peine,
Et les regrets qui se ressèment.
Il y a le temps qui s’arrête,
Et ce vœu qui ne se réalisera pas.
Il y a le chagrin qui pique,
Et les remords qui mordent.
Il y a la terreur et l’effroi.
Il y a la vie qui panique,
Et les cœurs qui se tordent.
Il y a le soleil qui pleure,
Et cette pauvre lune
Qui a des hauts et des bas !
Il y a les mots qu’on n’a pas,
Il y a les mots qu’on n’a plus,
Il y a les mots qui font peur,
Il y a des mots qu’on déteste,
Et les mots inutiles.
Il y a le bonheur qu’on a tout bu.
Il y a tout ce qui t’appartenait
Et qui reste...
Là...
Il y a tout ce qu’on fait de débile
Et que pourtant on fait.
Il y a les nuits et les réveils,
Il y a ces jours et ces jours,
Il y a ces jours tous pareils.
Il y a, paraît-il, la pendule et l’heure ?
Il y a ta voix, ton rire, tes yeux,
Pour toujours,
Qui restent plantés là,
Comme trois aiguilles dans une poupée de malheur !
Il y a nous, si fatigués déjà,
Ahuris, meurtris, malheureux,
Déments ?
Et il y a toi,
Louis Ronan
Qui n’est plus là.
ASSOCIATION TONYMAN LA ROUTE TUE
Association de victimes de la route
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