Témoignage pour Leila, victime d'un accident de la route
Témoignage à la mémoire de Leila, victime de la route.
Leila 21 ans victime de la route
Leila 21 ans, tuée dans un accident de la circulation.
Il est 5 heures, on tambourine à la porte. Je me réveille pour répondre. Une voix au travers de la porte me dit ; c'est la police.
Panique. Où sont mes clés ? Vous êtes seule madame ? Que ce passe-t-il ? Qu'y a t il ? Ma fille ! C'est ma fille ! Dites-moi ! Elle est morte ! Vous êtes seule ici madame ? Dites moi monsieur si c'est ma fille ! Votre fille n'est plus. Un accident. Deux voitures. Décédée sur le coup. Elle n'a rien senti. Ne bougez pas monsieur n'avancez plus, restez ici j'ai hurlé le nom de mon mari. Il est descendu. Ma plus jeune fille suivait.
Leila est morte. Non ! C'est impossible ! C'est une erreur ! Ce n'est pas elle ! Si monsieur, nous l'avons formellement identifié. Elle était passagère d'un véhicule. Ils étaient deux. Nous pensons que le deuxième véhicule pourrait être en cause.
Vous pouvez aller reconnaître le corps de votre fille à la morgue de l'hôpital.
Où s’en vont ceux qui nous manquent ?
Nous accompagnons leurs corps jusqu’en terre et puis après ?...
Nous fleurissons leur mémoire, nous leur parlons comme s’ils étaient encore là, quelque part, inaccessibles mais présents, bienveillants et sages. Que donnerait-on pour une réponse, un conseil de leur part, un mot pour dire…
« Je veille sur vous » ? Et il nous suffit de les évoquer pour qu’ils nous sourient dans notre plus beau souvenir, de leur visage le plus lumineux.
Nos absents nous accompagnent.
Yves Duteil
Urgences de l'hôpital : Nous sommes les parents de la jeune fille accidentée cette nuit. Nous venons voir son corps. Je n'ai personne pour vous présenter le corps de votre fille, revenez dans la matinée. Mais monsieur ! Revenez dans la matinée, votre fille n'est plus une urgence.
Comment ose t- on dire à des parents qui viennent de perdre leur fille que leur enfant n'est plus une urgence ! Comment peut-on classer la mort d'une enfant de 21 ans comme on classe un dossier ! Police : Nous sommes les parents de la jeune fille accidentée. Nous voulons savoir ce qui c'est passé. Votre fille était passagère d'un véhicule conduit par Mr.X 21 ans aussi. Ils revenaient d'une fête organisée chez le conducteur de la seconde voiture. Nous interrogeons les passagers de la seconde voiture pour connaître les circonstances de l'accident. Mr.x souffre d'une fracture du poigné, votre fille hélas est décédée.
3 jours plus tard Mr.x conduisait en état alcoolique (2.02gr), vitesse excessive (plus de 90km/h en agglomération au lieu de 50). Il a loupé un virage et a percuté un arbre. Il était 2h30. Et que devient la seconde voiture ? Elle n'est pas en cause. Nous sommes allés sur les lieux de l'accident. Ma fille est la douzième personne décédée à cet arbre. Comment peut-on nous expliquer les traces de freinage de la seconde voiture ? Nous avons la conviction que les deux voitures faisaient la course. Nous avons pris un avocat et demandé l'expertise des lieux ainsi que l'expertise du véhicule pour déterminer la vitesse exacte ainsi que les circonstances de l'accident. Nous savons que la procédure va être longue mais nous nous battrons jusqu'au bout pour la mémoire de notre fille. Actuellement Mr.x est inculpé d’homicide involontaire aggravé. Comment peut on qualifier d'involontaire une telle conduite ? Il a mis volontairement la vie de ma fille en danger ! Il a joué avec sa vie ! Et pourquoi ? Pour arriver le premier ! La vie de ma fille pour prix de la victoire ! Quel trophée !
Il a détruit une vie de 21 ans, détruit une famille. Sa peine sera de courte durée. Notre peine durera toute notre vie !
ASSOCIATION TONYMAN LA ROUTE TUE
Association de victimes de la route
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