Témoignage pour Laurence, victime d'un accident de la route

Témoignage à la mémoire de Laurence, victime de la route.

Témoignage pour Laurence tuée le 22 novembre 2002 dans un accident de la route

Laurence 36 ans a perdu la vie le 22 novembre 2002

Ma lolo, Depuis ce 22 novembre 2002, ma vie à basculer… Nous étions entrain de surmonter le décès de notre mère survenu 7 mois plus tôt.

Papa nous avait auprès de lui toutes les trois... et ce vendredi 22 novembre, nous venions de nous quitter, il était 17h30, il faisait sombre, c'était l'automne...

Nous quittions notre travail, puisque nous partagions le même employeur, nous avons échangé quelques mots sur le parking, avons parlé de papa, et nous nous sommes dit à lundi. Lorsque je t'ai revu tu étais allongée sur une table recouverte d'un drap, ton visage était méconnaissable, tuméfié, toi qui était si belle.

Immense chagrin

La Mairie pour laquelle nous travaillons a offert deux cars pour que les collègues et amis puissent venir à ton enterrement.

Nous étions plus de 300 à te rendre ce dernier hommage…Plus de 7 ans après… certains se trompent encore, ou plutôt pense à toi lorsqu’il me voit… alors on me dit « ça va LOLO !!! » , je sourie et leur répond… non moi c’est Sylvie…Plus rien n’est comme avant… papa est très digne, mais il m’a confié son immense chagrin de t’avoir perdu… sa vie s’est arrêté ce 22 novembre… aujourd’hui il survit pour nous qui sommes toujours là !

Je t’aime et tu me manques tant !

Mais qu'est ce qu'il t'a fait, ma biche !

Laurence, ta peau blanche a laissé place à des blessures, des plaies, malgré le maquillage des pompes funèbres... et tout le côté gauche de ton visage était "massacré"... mais je t'ai reconnu... c'était bien toi. J'ai caressé tes cheveux, disposés de façon à cacher certaines lésions, plaqués par de la laque... je n’oublierai jamais cette odeur…

Papa était avec moi… ses premiers mots ont été : « mais qu’est ce qu’il t’a fait ma biche », et il s’est effondré… ces larmes ne s’arrêtaient pas de couler, tout comme les miennes. Ce vendredi soir, vers 18h00 papa reçoit un appel d’une jeune femme, Muriel, elle lui demande de se rendre chez toi pour aller garder tes enfants… C’est Gilles qui lui a transmis son numéro de téléphone, Gilles ton mari qui t’accompagne côté passager, il est conscient. Il sait que tu as été tuée sur le coup… il y a eu le choc, tu as crié « Oh, non !!! » et puis plus rien, vous avez fait de nombreux tonneaux… il fait nuit Gilles n’a plus de repère, les témoins de l’accident lui parle, le rassure… mais il te voit… la voiture est sur le côté et ton corps est face à la portière… il t’appelle… tu ne réponds pas, il voit à la position de ton corps que tu n’es plus là… Il pense aux enfants, ils sont tous seuls à la maison…. Il faut appeler papi… il sera leur dire, il trouvera les mots… Les secours arrivent, Gilles est transporté à l’hôpital de Gisors, et toi… à la morgue de Magny en Vexin… Tu as un traumatisme crânien, un traumatisme thoracique, un traumatisme abdominal, de nombreuses fractures… Le choc frontal avec ce véhicule qui a quitté la route t’a littéralement broyé… vous rouliez l’un et l’autre à 90, sur cette départementale… il y a énormément de monde sur cette route qui relie la banlieue Ouest de Paris à Gisors… Lui faisait le chemin inverse… il rentrait sur Paris, d’après les témoignages, le conducteur ne roulait pas droit… il grillait les feux tricolores, ou ralentissait pour aucunes raisons… C’est pour cela que Muriel qui roulait derrière lui à garder ses distantes… Celui qui roulait devant elle lui faisait peur… Puis il a quitté la route sans aucune raison et a heurté votre voiture…

Le choc a été d’une extrême violence…… Et ta vie s’est arrêté, toi qui avait 36 ans, deux superbes enfants pour qui tu avais plein de projets… tu étais dynamique, d’une gentillesse extrême… appréciée de tous… Nous avons annoncé ton décès dès le lundi matin … à l’ensemble de nos collègues, un faire-part sur la machine à café.

Laurence 36 ans

A sa mémoire