Témoignage pour Jordy, victime d'un accident de la route
Témoignage à la mémoire de Jordy, victime de la route.
Jordy 12 ans, tué le 09 avril 2005 dans un accident de la route
Jordy 12 ans, tué dans un accident de la circulation le 9 avril 2005.
Jordy 12 ans. Il a perdu la vie le 09 avril 2005. Jordy avait 12 ans. La dernière fois que je l'ai vu, c'était le matin même de l'accident. Comme chaque fois, son père, dont je suis séparée, venait le chercher, ainsi que sa sœur. Jordy ne voulait pas y aller ce jour là. Il faisait partie du boxing-club. Il était champion régional de boxe éducative. Il voulait s'entraîner. Il devait participer à un gala.
Je voulais qu'il maintienne le contact avec son père.
Souffler son Malheur
Son malheur, pouvoir le souffler
Profondément l’expirer
Pour à nouveau pouvoir inspirer
Son malheur, pouvoir le dire
Avec des mots
Avec de vrais mots
Justes et pleins de sens
Que l’on comprenne encore soi-même
Et que quelqu'un d’autre peut-être
Puisse comprendre
Où pourrait comprendre
Et pouvoir pleurer
Ce serait, à nouveau, presque du bonheur
Mon fils Jordy est décédé dans l'accident. Son père était blessé. La voiture s'était enroulée autour d'un arbre.
Le 9 avril 2005 à 15 H 30, un ami proche est venu m'annoncer la nouvelle. Mon fils était décédé dans un accident de voiture dans l'Oise. La voiture s'était enroulée autour d'un arbre. Son père était blessé. Pas de nouvelle de ma fille. A ce moment-là, la terre s'écroule. Je suis allée à l'hôpital de Compiègne avec l'espoir qu'ils s'étaient trompés. J'ai retrouvé ma fille en pleurs. Mon fils, lui, était à la morgue. J'ai dû constater le décès. J'ai cherché secours auprès d’associations, je n’ai trouvé personne. Je me suis sentie totalement abandonnée. Je n'ai pas eu le moindre soutien et, je vous assure, quand ça vous arrive, vous perdez pied. Vous comprenez que ça n'arrive pas qu'aux autres. J'ai quatre autres enfants. Ils sont choqués, surtout la sœur de Jordy qui était là le jour le l'accident. Moi, il faut que je continue pour eux et en même temps, j'ai peur de trop les aimer. Je ne veux plus que ma fille sorte d'Epernay.
Les jours, les mois passent. Il faut gérer l'absence, la douleur au quotidien. Se battre chaque jour contre soi, le découragement, les larmes. Accepter l'inacceptable. On me dit que mes autres enfants ont besoin de moi. J'ai entendu cette phrase tellement de fois, alors je suis restée. Personne ne peut comprendre un tel drame s'il ne la pas vécu. Parfois, j'envie même les larmes, les chagrins de mes amis car je sais que je n'aurai plus ce genre de chagrin. J'ai perdu ma mère, mon père très jeune. J'ai été nommé tuteur légal de mes frères et sœurs. J'ai perdu mon frère. Mon mariage sans eux, c'était difficile, sans Jordy, ce n'est plus la peine.
ASSOCIATION TONYMAN LA ROUTE TUE
Association de victimes de la route
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