Témoignage pour Joffrey, victime d'un accident de la route
Témoignage à la mémoire de Joffrey, victime de la route.
Joffrey 18 ans, tué le 25/10/2010
Joffrey le dimanche 24/10/2010 nous avons fêté tes 18 ans avec toute la famille. Tu étais enfin majeur toi qui attendais cela pour passer ton permis de conduire.
Le lundi, c'était le premier jour des vacances de la Toussaint, je suis partie au travail à 16 heures, tu mettais les photos de l'anniversaire sur l'ordinateur. Tu m'as dit "à ce soir, mam, travaille bien". Je t'ai fait un bisou... Ce sont les derniers mots que tu m'as dit et c'est la dernière fois que je t'ai vu.
Quand je suis sortie du boulot à 22 heures, j'ai vu cet accident sur la route que j'emprunte matin et soir pour rejoindre Balbigny. Du pont, j'ai vu les gyrophares qui clignotaient dans la nuit, il y avait beaucoup de monde, un gendarme faisait la circulation, j'ai fait demi tour mais j'ai pensé "sacré carton"... A 22h40 je suis arrivée à la maison, je n'ai pas vu ta moto dans le garage, papa m'a dit que tu étais parti vers 21h30. Je lui ai répondu qu'il y avait un gros accident dans le virage vers Balbigny et j'ai ajouté : à ce moment j'ai eu un mauvais pressentiment! Puis je t'ai appelé plusieurs fois, puis envoyé plusieurs messages sans réponses et j'attendais dans la cuisine en espérant que le portable sonne. A 23h17 la sonnette a retenti, nous sommes sortis dans la cour avec papa et nous avons vu au portail les bandes réfléchissantes des pulls des gendarmes, en ouvrant j'ai vu le maire.
On ne sait rien, on attend, on se pose mille questions sans réponses.
L'incompréhension, la douleur sont nos compagnes. Notre vie, est une survie tu as laissé tellement de vide. Chaque jour je me bats pour toi, pour que l'ange que tu es devenu soit fier de moi
Tu nous manques tellement à nous tous ta famille. Une partie de moi est partie avec toi, je survie, je n'ai pas le choix. Nous t'aimions, nous t'aimons, nous t'aimerons toute notre vie. Jamais nous ne t'oublierons.
Je me souviens avoir demandé Ils ont acquiescé et j'ai ajouté après je ne sais plus... J'ai un trou noir... Je me suis retrouvée dans la maison complètement anéantie sous le choc de ce que je venais d'apprendre... Et là avec papa nous avons appris ce qui c'était passé: une voiture t'avait percuté de plein fouet et tu avais été tué sur le coup…
Il a fallu l'annoncer à ton frère qui était chez ses beaux parents et à Ludivine qui était à Feurs. Puis à la famille et aux amis proches. Une onde de choc a traversé les communes environnantes, JO était connu, avait beaucoup d'amis.
Résumé 18 ans en quelques lignes ce n'est pas simple.... Tu as eu une enfance heureuse dans notre maison construite à coté de chez tes grands parents. L'école primaire à Nervieux, le collège à Balbigny puis le lycée à Feurs. En 2005 l'affaire a "ébranlé «la famille mais ta force de caractère t'a à l'époque permis de t'en sortir avec l'aide d'un psychologue et de Laura ta chérie. Et puis nous étions ensembles pour combattre ce fléau qui c'était abattu sur la famille…Du coup tu étais devenu complice avec ta sœur, et plus proche de ton frère.
Tu faisais du basket depuis que tu avais 4 ans et tu aimais çà, tu te faisais plaisir et tu te débrouillais plutôt bien. Une blessure au genou t'avait empêché de jouer la dernière saison mais tu avais retrouvé la forme et tu allais reprendre ce sport qui te faisait tant de bien. La famille du basket a perdu l'un des siens.
L’école ce n'était pas ton truc... Tu avais des capacités mais tu ne les exploitais pas jusqu'au lycée, un mois de travail à l'usine pendant les vacances avait produit un déclic. Tu bossais, tu avais enfin compris à ma grande joie
Tu avais beaucoup d'amis, tu menais ta vie mais tu étais toujours là quand on avait besoin de toi, tu étais toujours prêt à aider les autres. Un grand cœur, un tombeur.
ASSOCIATION TONYMAN LA ROUTE TUE
Association de victimes de la route
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