Témoignage pour Jean, victime d'un accident de la route
Témoignage à la mémoire de Jean, victime de la route.
Jean tué en octobre 2012
Né le 12décembre 1994, nos jumeaux Lisa et Jean nous ont apporté le bonheur et la vie dans la maison. JEAN Ce petit bonhomme avalait la vie à pleines dents.
Sa gaieté était naturelle, il ne trichait pas avec les sentiments et nous étions très fiers de notre garçon. C’était un grand sportif il jouait au tennis et adorait la nature la pêche, le vélo etc. Il était en première année de kinésithérapie. Nous avions un fils comme beaucoup de parents auraient voulu avoir ! Il adorait tout et tout le monde l'appréciait, on ne pouvait rester indifférent à son sourire.
Maintenant, il est prisonnier d'une dalle et d’un tas de terre avec son visage sur la croix. Lui qui avait peur du noir et du froid !!! Aujourd'hui, je dois parler de lui au passé, cela depuis le terrible accident de la route un samedi d’octobre 2012. Comment oublier cette nuit ou à 4h15 un coup de téléphone allait tout faire basculer ? Comment oublier cette voix qui nous demande de venir tout de suite sur les lieux de l'accident à quelques mètres de chez nous sans trop nous donner d'information ? Comment oublier cette nuit où le ciel était embrasé par les gyrophares des pompiers, des ambulances et des gendarmes ?
Comment oublier le regard de sa jumelle devant cette catastrophe et qui ne comprenait pas que son Jean adoré n'allait plus être à ses côtés pour lui dire "Mon bébé Lou" ?
Ô mère ! Ils descendent des cieux,
Ces sons, ces chants harmonieux ;
Nulle voix d'homme n'est si belle,
Et c'est un ange qui m'appelle !
Le soleil brille, il m'éblouit...
Adieu, ma mère, bonne nuit
Le lendemain, quand vint l'aurore,
La blanche enfant dormait encore ;
Sa mère l'appelle en pleurant,
Nul baiser n'éveille l'enfant...
Son âme s'était envolée
Quand les chants l'avaient appelée
La sérénade de Sophie d’Arbouville
"On ne peut plus rien faire pour lui, restez-là avec votre époux, on s'occupe de tout !!!". Là, j'ai compris que tout était fini et que jamais nous allions revoir notre FILS, notre JEAN.
Dans ma tête, reviennent les images des dernières minutes avant de le voir partir avec sa sœur, je le vois encore nous faire un signe de la main en nous souhaitant une bonne nuit et promettant de ne pas rentrer tard, il passe un dernier coup de téléphone à sa sœur qui s’inquiète de ne pas le voir rentrer et ensuite... En rentrant d’une fête d’anniversaire avec un ami, il rencontre en chemin notre voisin au volant de la voiture de son frère, celui-ci n’a ni permis (4h de conduite) et est en état d’ébriété (1,28g d'alcool) positif au cannabis.
Mon fils pour une raison inconnue (trop bon) décide de le raccompagner à 100m de chez nous il percute un arbre mon fils décède le voisin est indemne ! Au jugement il se dira dépressif il n’aura que 2ans de prison avec sursis et interdiction de passer le permis pendant 2 ans !!! C’est pas cher payé pour la vie de notre fils !
En attendant, nous vivons aujourd'hui avec la pensée de notre FILS, là à côté de nous, à nous regarder survivre sur cette terre. Les seuls souvenirs restants, sont des photos impossibles à regarder. Les obsèques et ce calme pesant lors de la célébration, pas un bruit, le calme absolu dans cette église qui ne pouvait pas accueillir tout ce monde. Nous sommes morts en même temps que notre fils JEAN.
Ma fille dans un ultime effort pour son frère jumeau, lut un poème qu'elle avait fait sur son lit de mort la veille. " Mon frère jumeau tu es et tu resteras mon unique amour … Je t'ai vu mourir et fermer les yeux! Je ne t'oublierai jamais !!! "
Je ne souhaite à aucun parent de voir son enfant sur son lit de mort mutilé défiguré comme l'était JEAN.
ASSOCIATION TONYMAN LA ROUTE TUE
Association de victimes de la route
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